Kid

Laissez-moi vous parler d’un temps que les moins des 30 ans ne connaissent pas.

 

À l’époque, il était admiré par les femmes, il était adulé par les enfants et chaque homme voulait être son chum. Entre 1978 et 1984, il était le sportif le plus populaire de La Belle Province.

 

Chaque fois qu’il arrivait sur le terrain, la magie opérait. Ses cheveux bouclés châtains, son sourire d’enfant qui vient jouer à la balle, sa forme de joueur de baseball, son armure de receveur ou son numéro 8 qu’il rendait légendaire à chaque présence au marbre. Il était notre chevalier sans peur ni reproches.

 

En 1982, j'étais en 3e année et pour la première fois de ma vie, je voyais le Stade olympique en personne. J'étais sans mots, moi, un verbomoteur.

 

Je me rappelle d'avoir dit que c’était la plus belle journée de ma vie même si le gazon du Big O était synthétique. Je m’accrochais à ces petits bonheurs comme à une bouée pour les soirs de grande tempête.

 

Comme un cauchemar, ce n'était pas mon idole qui commençait la partie au marbre. C'était un illustre inconnu, sauf pour ses parents, Tim Blackwell, qui avait le départ. Je me disais vraiment que la vie était injuste et méchante avec moi. Mon premier match au stade et c’est Blackwell qui catch. Je commençais à penser que j'étais vraiment né pour un petit pain sec. L’idole d’un peuple est au repos complet cette journée-là, même pas une petite apparition au bâton. La seule fois où j’avais la chance de le voir jouer en personne, Gary est sur le banc.

 

Je n’ai pas marqué la partie comme je le faisais d’habitude, je boudais mon plaisir. Je vivais un rendez-vous manqué avec mon idole. Il y avait pourtant de beaux talents sur place. Sur le terrain, les Tim Raines, Al Oliver, Andre Dawson, Warren Cromartie, Tim Wallach et sur le monticule, Bill Gullickson. Je boudais le mien, mon joueur était sur le banc!

 

 

J’ai eu la chance par la suite de voir mon idole jouer à son retour avec les Expos, mais pas comme receveur. Il était au 1er but ce soir-là, décidément! Puis le numéro 8 s’est retiré avec un double au-dessus de la tête d'Andre Dawson comme dans un conte de fées.

 

Comme la vie est injuste, en mai 2011 on apprend qu’il a un cancer au cerveau. Son cancer le défigure littéralement et le 16 février 2012, à l’âge de 57 ans, meurt ce qui reste des Expos. Le membre du Temple de la renommée depuis 2003, Gary "The kid" Carter nous quitta.

 

Pssssst, pour écouter l'histoire que vous venez d'entendre directement de la bouche de l'auteur, c'est ICI.

 
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