Le fantôme de Victor Duvernay

Il est né d'un père québécois et d'une mère américaine. Ses parents se sont établis dans le Rhode Island. Ses parents travaillaient dans une usine à papier et il essayait de survivre.
Victor a grandi en jouant au baseball chaque jour dans les parcs de Providence. Il avait un talent particulier, il pouvait frapper les balles hors des parcs.
Encore aujourd’hui, dans les vieilles tavernes, les barbershops, les estrades du vieux parc de Providence on parle de la fois où il avait fait exploser une balle à coup de bâton. La fameuse balle s'était envolée en poussière et s'était étendue partout dans l'état du Rhode Island.
Les anciens de Providence en parlent encore aujourd'hui! C'était comme s'il y avait eu une tempête de neige en plein cœur de juillet, mais c’était la balle en charpie du gros Duvernay!
C'est pourquoi chaque fois que Victor jouait pour sa ville, les partisans dans le nord des États-Unis amenaient avec eux au parc des pelles à neige au cas où le gros Duvernay la frappe trop fort!!!
Duvernay a joué son premier match dans le baseball majeur le 12 août 1896 avec les Phillies de Philadelphie au côté de Napoléon ''NAP'' Lajoie. ''Nap'' comme ses coéquipiers l'appelaient est un franco-américain qui a sévi sur les terrains du baseball majeur pendant 21 ans. Il est à Cooperstown (temple de la renommée) depuis 1936.
C'était l'époque du Far West du baseball, c'était commun d'affiler ses crampons pour piquer un joueur en glissant pour le vol de but! L'époque où un lanceur pouvait lancer un programme double au complet! Les années dures du baseball rien à voir avec les luxueuses princesses qui jouent aujourd'hui avec les Yankees de New York.
Tout se réglait dans la taverne à coup de poing sur la gueule pour par la suite trinquer en l'honneur de Doubleday, l'inventeur du baseball! Duvernay a fait trembler les lanceurs pendant des années avec son coéquipier. Notre franco-américain frappait trop fort et trop bien, certains malveillants ont voulu profiter de sa naïveté tout aussi légendaire que son coup de bâton!
Ils ont embarqué Duvernay dans une histoire de pari! le gros Duvernay pensait lui que tout le monde est beau, que tout le monde est fin, mais il n’avait jamais faite affaire avec certains crosseurs de Cleveland. Il avait été vendu avec Lajoie par les Phillies pour une grosse somme à l'époque. Les Phillies ne pouvant survivre sans entrée de fonds avaient été obligés de vendre leurs deux joueurs vedettes. Ils avaient été rachetés par la pègre de Cleveland à ce qu’on raconte.
En 1902 à l’âge de 28ans Victor ne le savait pas, mais il était à sa dernière année au baseball. Il commençait donc sa première année à Cleveland en feu frappant tout ce qui bougeait! Il portait avec fierté l'uniforme des Blues de Cleveland et jouait au magnifique «league park».
Il aurait été forcé de perdre, de tenir son bâton muet, mais Victor a toujours dit non à ses propositions. Ils commençaient à s'ennuyer de Philadelphie et de sa vieille mère. Il avait même envoyé un télégramme au commissaire de la ligue de l'époque qui le reçut deux jours après sa mort à ce qu'on dit! La pègre ayant obtenu plusieurs refus de la part de Duvernay l'on enlevé et l'ont fusillé, trois balles toutes logées dans le front, question de lui mettre du plomb dans la tête. Les paris et les parties perdus en début de saison furent mis sur son compte!
La ligue bannit Duvernay à vie en plus d'effacer tous ses records et statiques du grand livre du baseball. C'est pour cette raison que vous pouvez aller voir les statistiques de Lajoie sur internet, mais pas celles de Duvernay. Elles ont été complètement effacées de la mémoire du baseball, aucune photo n'existe de Duvernay elles ont été brûlées. Il est devenu pour le baseball majeur un fantôme.
Il en savait trop même s'il n'était pas vraiment impliqué. On raconte que le jour de sa mort, quand les «pègreux» sont venus pour le tuer, le parrain ayant un bon cœur a demandé à Victor s'il avait un souhait? Lui de répondre: "Oui j'en ai un tant qu'à mourir, je veux mourir sur un terrain de balle!" Ils l'ont amené sur un vieux terrain de Cleveland. En pleine nuit on a entendu le bruit sourd de trois balles retentir jusque dans le Rhode Island. Trois balles pour trois prises et pour le numéro 3.
Le lendemain on a découvert le corps de Duvernay en fœtus tenant son gant de balle dans une main. Le marbre était devenu rouge sang et des larmes pas encore sèches coulaient sur une balle tomber à côté du gros Duvernay!! Après une brève enquête, on déclara un suicide.
Duvernay est arrivé au ciel devant Dieu et la providence, ils ne pouvaient l'accepter, car il avait menti, tout ça à cause des paris. Le Diable ne le voulait pas non plus, car son cœur était bon. Son cœur après vérification était comme celui d'un nouveau-né c'est-à-dire pur! Mais Dieu dans sa grande bonté lui donnait l'opportunité de se réincarner. Jamais aucun mortel n'a eu droit à ce privilège. Il lui dit: ''Tu peux te réincarner, mais pas en humain c'est une loi non écrite qui perdure depuis la nuit des temps, car les hommes ont une vie et une seule vie''.
Croyez-moi ou pas, tout dépend seulement de votre cœur d'enfant ou d’amateur de baseball. On peut parfois voir la poussière se lever sur le terrain de St-Victor ne sachant pas que c'est le gros Duvernay qui glisse au deuxième but!
Quand l'automne arrive on peut l'entendre pleurer à travers les feuilles mortes qui tombent sur le terrain, car il sait qu'il va avoir encore un hiver à passer avant que la ligue des vétérans de Duvernay fasse un retour sur son terrain. Il va se cacher dans la petite cabane et attend l'évaluation du mois d'avril. Il sourit quand il voit le gros Mario venir figer les recrue avec ses balles!!!!
La prochaine fois qu'un circuit sera frappé à St-Victor, ayez donc une petite pensée pour le gros Duvernay qui sera quelque part sur les sentiers entrain de courir avec vous autour des buts. Le souhait de Victor Duvernay a été réalisé, soit de vivre à jamais sur un terrain de balle où les hommes qui vont y jouer vont le faire par amour de la balle tout comme lui.